Le trouble de la personnalité borderline

Publié le par Liv

Le trouble de la personnalité borderline touche près de 2 % de la population. Les personnes atteintes de ce trouble psychique ont énormément de difficultés à gérer leurs émotions.

"Mon enfance a été un véritable cauchemar. Lorsque j’étais bébé, mes parents ne me prenaient jamais dans leurs bras quand je pleurais. Ils me giflaient et me cognaient jusqu’à ce que je me calme ou plutôt que je tombe dans les pommes. Je n’ai aucun souvenir de moments de tendresse, de câlins ou d’un peu de respect à mon égard."

"Je crois que j’ai toujours vécu dans la violence : mes parents hurlaient et se tapaient dessus, ils cassaient des meubles et les jetaient par la fenêtre. Dehors aussi ils étaient violents. La police venait régulièrement chez nous…J’étais un enfant très solitaire."

Expériences traumatisantes, rapports familiaux chaotiques, manque d’attention…La plupart des personnes borderline - également appelé état limite - ont été abusées ou maltraitées pendant leur enfance. Le manque d’amour et d’attention les a également profondément marquées. Peu de gens sont capables de surmonter de telles épreuves. Les malades doivent apprendre à gérer leur instabilité émotionnelle et leurs blessures identitaires.

Symptômes
Sautes d’humeur, troubles du jugement, perte de contact avec le réel: le trouble borderline a plusieurs facettes. C’est un mélange de nombreux symptômes, plus ou moins accentués selon les personnes. La plupart souffrent d’un sentiment d’infériorité et ont une mauvaise image d’elles-mêmes. Beaucoup ont peur d’être abandonnées. C’est ce qui explique leur besoin de contrôler en permanence leur entourage. Leur vie toute entière est dominée par la peur.
Certains patients borderline se réfugient dans la dépression, le mépris de soi et la solitude. Beaucoup se sentent transparents et totalement étrangers au monde qui les entoure. Ils sont incapables de ressentir de la joie ou de la douleur, ce qui fait naître un terrible sentiment de vide en eux. D’un point de vue psychodynamique, on peut considérer que le trouble borderline est un mécanisme inconscient de défense contre la douleur intérieure. Il est pratiquement impossible pour une personne borderline de mener une vie normale. Beaucoup rencontrent des difficultés au travail. Leur humeur constamment changeante complique la vie de famille et les relations avec les proches.

Comportements d'auto-agressivité
Les personnes atteintes du syndrome borderline doivent faire face à une énorme souffrance psychique. Elles n’ont jamais appris à gérer leurs sentiments, c’est pourquoi elles retournent toute leur colère, leur tristesse et leur agressivité contre elles-mêmes. Elles utilisent l’automutilation pour faire retomber la pression intérieure. De nombreux malades se tailladent les bras ou se tapent la tête contre les murs. Il leur arrive de se blesser gravement, voire mortellement.Les patients ne peuvent pas s’en défaire. Ils commencent par se couper de façon superficielle et puis toujours plus profondément. La maîtrise des émotions et la perception de la douleur s’en trouvent d’autant plus fragilisées.
Il existe différentes manières de se faire du mal, que ce soit en conduisant dangereusement ou en développant des troubles alimentaires. Cela peut aussi se traduire par une addiction au jeu ou à la drogue. De nombreuses personnes borderline se mettent sciemment dans des situations à risque, afin de mieux prendre conscience d’elles-mêmes et de la réalité qui les entoure. La plupart d’entre elles ont déjà fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et le taux de suicide de ces patients est particulièrement élevé : près de 10 % décident de mettre fin à leurs jours.

La thérapie comportementale dialectique
 Depuis les années 90, les hôpitaux allemands utilisent la thérapie comportementale dialectique pour soigner les patients borderline. Les médecins se servent de stimuli olfactifs, gustatifs ou thermiques comme alternatives à l’automutilation. Parfums, packs de glace, piment… Tout cela est censé aider les patients à sortir de leur état d’extrême excitation. Cette thérapie a pour but de leur enseigner un nouveau moyen d’exorciser leurs souffrances.
Les patients apprennent à résister au stress, à gérer les tensions et à maîtriser leurs émotions de façon à éviter tout risque de dérapage. Ils travaillent sur leurs sentiments émotionnels tout en y intégrant le facteur humain : le patient doit parvenir à s’imposer à autrui sans être rejeté par les uns ou les autres au bout du compte.

Des études ont montré que la thérapie comportementale dialectique permettait de réduire considérablement le taux de suicide ainsi que le nombre et la durée des séjours en clinique. Cette thérapie offre également aux patients une meilleure intégration sociale et professionnelle. Malgré cela, rares sont les pays européens à utiliser cette méthode.


Source: HIPPOCRATE, magazine de santé

Publié dans Chroniques secrètes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
voir mon blog(fermaton.over-blog.com)
Répondre
N
<br /> Moi j'ai été borderline pendant plusieurs années et je dois dire que c'est l'enfer. D'ailleurs j'ai écris comment je m'en suis sorti sur mon blog. Si tu veux y jeter un coup d'oeil, c'est ici :<br /> http://bricedalise.blogspot.com/2010/04/sortir-dun-etat-borderline-etat-limite.html<br /> <br /> <br />
Répondre